Un vent d’éternité

Quand je dis tout bas la beauté du monde, je parle de toi. 
Louis Aragon

 

Chère âmie, approche, oui, approche un peu plus près…
Je vais te confier un secret que la vie se tue à éventer :
Tout ce qui semble venir à toi,
Les expériences que tu fais, les situations ou les relations
Toutes, sans aucune exception
Du paysage à ta maison
Tout ce qui apparaît dans ton champ de vision
Que tu appelles réalité
Eh bien…
C’est toi.

Le toi que tu sais 
Et surtout le Toi que tu ne sais encore pas
Qui n’en finit pas de venir à ta rencontre 
Afin d’être reconnu par toi

Cela changerait-il ta manière de penser, de parler ou d’agir…
De savoir que tu marches à l’intérieur de toi ?
Que tu discutes avec tes autres visages ?
Que tu te cognes à ta propre confusion, à tes propres luttes intérieures ?
Que tu tombes en amour devant les éclats de ton seul coeur ?

De résonances en guidances…
Tu voudrais parfois m’accorder le pouvoir de lire en toi 
Oh, ce serait tellement pratique n’est-ce pas ?
Tu aimerais croire à un tour unique, un don magique
Abracadabra ! Et cetera…

Alors mon âmie,
S’il te plait, entends ceci :

Ici, pour toi, il n’y a que toi.
Et pour moi, il n’y a que moi.
Je suis une parcelle de toi
Tu es une parcelle de moi
Deux morceaux brisés d’un immense miroir
Qui reflètent la grande image du départ

Thérapeutes, guérisseurs, accompagnants les plus dévoués
Souvent des mal incarnés, des abimés, des égarés
Oui, une belle bande d’estropiés !
Qui ont d’abord eu bien du mal à exister
Sur leur bougie le vent a soufflé tant et tant de fois
Qu’ils n’ont eu d’autres choix
Que de s’éclairer de leurs propres pas.

Il faut pouvoir avancer longtemps dans l’obscurité
Pour devenir artisan de lumière
Le travail d’une vie entière…
Car le seul chemin qui ne se dérobe pas sous nos pas, 
C’est celui de la foi en soi.

C’est pourquoi en ta présence, certes, je perçois 
Si don il y a, il ne s’agit peut-être que de celui-là :
Être là.
Puis mettre des mots sur ce que je reconnais en toi
Pour l’avoir déjà réintégré en moi

Puisque nous ne sommes qu’Un
Tends l’oreille, va au loin, 
Choisis le premier arbre,
Écoute le premier quelqu’un…
Sans volonté d’aider, 
Avec pour seule intention de te relier 

Précisément là, dans cet endroit qui s’ouvre en toi
Dans ce lien qui n’attend rien
Se trouve ton plus bel observatoire
Celui qui porte un même regard
Sur tes petites victoires et tes plus beaux désespoirs

On peut redouter l’orage ou admirer la beauté du spectacle
S’enfermer dans le certain ou bien croire au miracle
Alors garde les yeux ouverts dans le noir
Deviens le ciel étoilé de ton propre mystère à élucider
Il n’est jamais trop tard 
Pour laisser s’engouffrer par la fenêtre de ton humanité
Un vent d’éternité

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