Le sport, le corps et moi

Il était une fois ma relation avec le sport.

Celle-ci commença par beaucoup d’efforts.

S’inscrire dans une salle, souffrir et transpirer fort.

Il s’agissait d’« entretenir » un corps

Sculpter et maîtriser sa forme, d’abord.

Soudain, toute cette agitation de surface me parut vaine.

Rejetant les motivations de façade extérieure,

Je voulus prendre de la hauteur.

Fini les lumières artificielles, les machines, la performance et la compet’

À moi les grands espaces, la montagne et ses sentiers

Surtout, répondre à l’appel du dénivelé.

Ce fut le début d’une randonnée longue et belle

À la rencontre de l’endurance, du souffle, et de l’effort au naturel.

Tandis que je visais un nouveau sommet,

La solitude finit par me rattraper.

Le yoga s’approcha de moi avec une proposition difficile à refuser :

Celle de retrouvailles entre le corps et l’esprit.

Comment ne pas répondre oui ?

Plus besoin d’autant marcher en silence,

Le tapis me promettait de grandir en conscience.

Pendant des années, avec plus ou moins d’assiduité

Je me nourris à cette source de bien-être illimité.

Jusqu’à de nouveau m’y sentir piégée

Un jour, le doute ne fut plus permis

J’avais fait de cette pratique, une nouvelle règle établie

Une fort jolie tyrannie

Si je travaille dur et bien, je serai – peut-être – récompensée…

Par une illumination, une santé inégalée ou une silhouette bien moulée ^^

Ce qui devait m’ouvrir les voies du firmament

Conférait à présent à l’autocontrôle permanent

Allant même jusqu’à confondre cette satisfaction mentale

D’une profondeur discutable

Avec un divin contentement.

Mais tout ce qui n’est pas aligné avec notre vérité

Finit par avoir le goût de l’absurdité

Je commençai donc à me lasser

De cette salutation du soleil

De ces mouvements cent fois pareil

Il m’arrivait même d’être écoeurée

D’une forme de gymnastique déguisée en spiritualité.

Même la bienveillance et le non jugement, peuvent devenir une identité.

De plus en plus agacée

De ne pas me sentir libre de critiquer

Une société malade et obsessionnelle

Où d’innombrables conseils sont divulgués à échelle industrielle

Et dans laquelle les bons yogis ont remplacé les bons chrétiens

N’y voyez là rien de personnel

J’ai toujours préféré une vérité qui pique à une illusion qui fait du bien

Bon.

Avant que tu ne sautes au plafond,

J’admets avoir un vieux différend avec l’enfermement.

Rendre libre et autonome, permettre de trouver sa forme unique, son élan

Voilà ce qui fait la force d’un enseignement

Car je n’sais pas si t’es au courant

L’éveil peut survenir autant en méditant qu’en se brossant les dents.

Ce n’est pas ce que nous faisons qui compte

Mais depuis quel état d’être nous le faisons

La Présence est notre maison

Et non une promise destination.

Alors, cessant de chercher encore à m’imposer une activité,

Je m’offris du temps, confiante que la vie saurait m’en présenter

Une, dix ou des milliers.

Je me suis mise à rêver d’un monde moins standardisé

Où mes amies sportives exprimaient leur créativité

Dans les cours qu’elles proposaient

J’ai prié pour qu’autour de moi

Celles et ceux animé.e.s par le mouvement, le soin, et le soi

Aient l’audace d’ouvrir de nouvelles voies

Pour que chacun.e puisse de nouveau habiter le sport et son corps

De sa manière unique d’expérimenter la vie, le plaisir et la joie.

Je vous invite à découvrir Laurence Vausselin – Flow Alpin à Embrun & Baratier. Et j’embrasse mes copines et copains dans le milieu du sport (même ceux qui ne sont pas d’accord).

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