Tu fais quoi dans la vie ?

Car tu as une vocation, unique, une œuvre à mener à bien.
Toi-même.
Christiane Singer

Quel étrange monde qui nous demande sans cesse de définir ce que l’on FAIT.
Cela commence très tôt, tu as remarqué ?
Peu d’entre nous ont échappé au célèbre « Que veux-tu faire quand tu seras grand ? ». Si quelques-uns s’en sortent avec une certaine virtuosité, combien d’entre nous démarrons notre vie adulte menottes aux poignets ?
Alors même que la base de l’incarnation, du contrat de départ avec la matière, du deal avec ce joyeux bordel de la Création, c’est de permettre à ce qu’on EST de se trouver, de se reconnaître, de s’expérimenter, de s’épanouir et accessoirement… de se définir.

Arriver dans un jeu dont la majeure partie des participants semble avoir oublié le but et les règles peut s’avérer déconcertant. De quoi avoir envie de déclarer forfait souvent, ou de dénoncer la supercherie, franchement.
Puisque rien, ici bas, n’échappe à cette bonne vieille Dualité, c’est avec la même force de conviction que je pourrais soutenir les deux points suivants : 

Oui, me définir est un enfermement. Un cloisonnement, une étiquette de plus, un rôle auquel nous (et les autres) nous empressons de nous identifier, puis de nous accrocher, de défendre à travers nos goûts, nos activités, nos façons d’interagir et de percevoir la réalité… Parfois je suis lasse de jouer dans ce théâtre grouillant. Courir après les formations, les diplômes et les attestations pour brandir un titre convoité par des égos apeurés, quel intérêt ? Elles sont si petites nos cartes de visite… Comment pourraient-elles nous contenir ? Comment pouvons-nous un instant croire à leur pouvoir de nous représenter ? 

Pourtant, me définir à un instant T est aussi un moyen d’utiliser la contrainte pour me libérer, de revendiquer mon humanité, la possibilité d’incarner, de matérialiser l’énergie qui me traverse avec telle ou telle couleur, appétence, résonance. Et de répandre autour de moi l’information la plus proche de ma vibration intérieure. Choisir de faire confiance à cette intelligence qui m’attire vers tel domaine, telle pratique, telle activité plutôt qu’une autre, c’est aussi cela, manifester mon pouvoir créateur, redonner corps au divin, au même titre que l’élan vital pousse une fleur à s’ouvrir et à rayonner son parfum.

J’ai appris dans un premier temps à accepter – plus tard, à aimer – les règles du jeu humain.
Sélectionner une fonction plutôt qu’une autre, prélever des mots comme j’enfilerais des chaussettes avec légèreté en tentant d’élire ma préférée, la plus confortable et molletonnée, dans laquelle je me sens libre de mes mouvements, ni compressée ni tire-bouchonnée. Sans oublier qu’elle ne pourra jamais prétendre être mon pied, et qu’au mieux, elle ne fera qu’effleurer ma multidimensionnalité.

Ne pas être en mesure de répondre deux fois de la même façon à cette fameuse question est plutôt gage de bonne santé à mes yeux. La vie c’est le mouvement. J’ai suffisamment erré en terres calcinées pour choisir aujourd’hui consciemment le côté des vivants.
Pour autant, je me soumets volontiers à l’exercice de temps en temps. Comme pour m’arrêter, lever le nez et essayer de décrire la forme d’un nuage. Pas pour le saisir – qui le pourrait ? – mais juste pour le plaisir. Découvrir peut-être, une nouvelle formulation inédite. Et puis, il faut bien écrire quelque chose sur cette fichue carte de visite !

Thérapeute, coach, guide, guérisseuse, psychopraticienne, médium, énergéticienne, enseignante spirituelle, écrivaine…

Je me suis réconciliée avec le mot thérapeute le jour où j’ai appris qu’il signifiait « prendre soin de l’être ». Depuis, c’est vrai, j’ai un petit faible pour celui-ci. Mais si tu m’en attribues un autre, c’est le cadet de mes soucis.

La thérapie est à l’humain ce que le dessin et l’écriture sont à la page blanche. Une manière de la remplir consciemment, autrement. Librement.
Un cadre d’exploration et de réconciliation avec soi.
Un endroit pour naître à soi.
Une façon de dire « je suis là ».

Cet endroit, c’est l’espace de clarté, de guérison et d’apaisement que j’ai créé en moi. Par un engagement absolu, par une manière de traverser la vie et les expériences qu’elle me propose, par une intention perpétuelle d’alignement à qui je suis profondément.

Cet endroit, c’est également une boite à outils intuitifs, une qualité de présence et un champ de conscience auxquels je fais rencontrer mon amour des mots et de la vérité, mon courage du changement, mon audace de créer autrement.

Car le premier et le plus grand espace de créativité dans la vie… c’est soi-même. Et qu’est-ce qu’un thérapeute au fond, sinon un artiste de l’âme, médiateur entre les mondes subtils, doté de perceptions sensibles et de moyens pour les rendre accessibles ?

L’écriture et les soins holistiques sont deux arbres que je chéris et qui poussent à partir d’une même racine, ma raison d’être : connecter l’autre à ce qu’il est, lui donner des clés pour se remettre au centre de sa vie, être autonome et avancer.

Peu importe l’intitulé d’un métier, du moment que je lui permets d’exister.
Ressentir, avec toutes mes antennes, pour écouter, canaliser une information.
Exprimer, avec tout mon amour de la formulation, pour traduire le plus finement mon ressenti, restituer avec honnêteté une pensée, offrir une parole, une proposition qui peut accompagner, favoriser ou accélérer ton éclosion.

Ressentir.
Exprimer.
Comme recevoir puis donner.

Ressentir.
Exprimer.
Comme inspirer puis expirer.

Ressentir.
Exprimer.
Les deux jambes sur lesquelles je voudrais marcher pour l’éternité.

Ressentir.
Exprimer.
Voilà ce que je fais dans la vie.

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