Ohé, ohé, capitaine abandonné…
Ohé, ohé, mets des ailes à ton voilier
Gold
Aborder l’intuition, c’est aussi parler de ces moments où elle nous fait défaut. Où l’on se sent perdu, indécis. Abandonné à notre destin, malmené par les flots. Directions arrachées… La boussole a lâché.
Les déferlantes emportent sous nos yeux le précieux de nos vies et déposent à nos pieds un peu de boue et beaucoup de chagrin. Me voilà, petit humain, à la recherche d’un abri, d’une main. Le vent du deuil souffle sur mon paradis, partiellement détruit.
Je tente une dernière fois de m’appuyer sur les repères du passé, mais ne trouve plus rien à cramponner. Seuls restent les débris d’un cœur brisé à consoler.
Qui sommes-nous pour décider ce qui doit perdurer et ce qui doit être enseveli ? Gardons-nous de juger les aiguillages précédents sous prétexte qu’ils ont mené à la perte aujourd’hui.
Car la tempête a apporté un cadeau très mal emballé : la liberté. Liberté de choisir. De rester ou de partir. De s’agripper ou de se détacher. De tenir bon ou d’abandonner.
Dieu qu’il est difficile d’accepter une liberté qui a le parfum du danger et le goût de l’eau salée.
Pourtant, boire la tasse avec la certitude que rien en moi ne peut se noyer, c’est ne plus jamais être désorienté.
Continuer d’avancer, sans but ni objectif précis, dans un décor inconnu ou dévasté, c’est devenir mon propre guide et mon meilleur allié.
Traverser le désert, oui, avec confiance et dignité.