Lorsque enfin nous replaçons l’être humain dans des conditions qui n’entravent plus son fonctionnement naturel, mais que nous le plaçons dans un écosystème qui le respecte et le soutient, la vie jaillit avec une force et une rapidité insoupçonnées.
Catherine Gueguen
D’aussi loin que je me souvienne, à la question « que voudras-tu faire quand tu seras grande ? », je répondais : vétérinaire ou écrivain !
Eh oui, à 4-5 ans déjà, ce qui comptait le plus pour moi était de prendre soin des animaux, de protéger la nature et d’écrire des mots « vrais » dans des histoires qui touchent au coeur.
J’ai cru qu’il fallait choisir entre l’un de ces deux rêves et donc, j’ai choisi. Embarquée dans un parcours scientifique, à 17 ans, me voilà en prépa véto. On m’avait vendu une consécration pour élèves brillants et derrière cette couverture reluisante je découvrais un programme de torture mentale et de démolition méthodique de l’estime de soi.
Malmenée par la compétition, écrasée par tout le poids du savoir à ingurgiter jusqu’à en avoir la nausée, dégoutée par des contenus qui n’avaient aucun rapport avec le métier que je souhaitais exercer… Moi qui avais toujours aimé apprendre, je n’en voyais plus le sens.
Apprendre pour écraser mes camarades.
Apprendre pour éviter l’humiliation des notes négatives.
Apprendre pour prouver ma valeur, pour mériter ma place.
Apprendre pour ne pas culpabiliser d’être entrain de faire autre chose qu’apprendre.
Apprendre par peur de rester « colée » le soir et de ne pas avoir le temps de manger, de dormir, de respirer.
Apprendre des choses inutiles pour être « sélectionnée ».
Apprendre pour apprendre.
Epuisée, malade, le teint gris, l’angoisse devenue ma meilleure amie… je m’endormais avec l’espoir de ne plus jamais me réveiller. Malgré des résultats largement défendables, j’ai abandonné en cours de 2ème année, question de survie. Sur le moment cela a été un cuisant échec dans ma vie, un rêve qui s’effondrait pour moi et la sensation de décevoir ceux qui avaient cru en moi.
Si je pouvais me retrouver devant cette jeune version de moi qui hésite entre mourir et abandonner, voilà ce que j’aimerais lui dire yeux dans les yeux :
> un enseignement qui t’apporte de la souffrance et te fait te sentir misérable n’est pas digne d’être un enseignement. Enseigner consiste à élever les gens, jamais à les démolir ou à les rabaisser.
> tu vas échouer, oui, aux yeux de certains, mais tu vas surtout avoir le courage de dire stop, de sortir de cette usine de formatage dans laquelle tu t’éteins, de refuser de participer à cette violente mascarade qui vise à encourager les machines mentales et à éliminer les individus sensibles.
> ta capacité à ressentir avec intensité, ta sensibilité, ton besoin d’aimer, de coopérer, de partager, de valoriser, font de toi un être humain. Tu trouveras une voie pour vivre tes valeurs au quotidien, et pour les mettre au service de ta vie professionnelle.
> tu croiras avoir gâché toutes tes chances, tu erreras en quête d’une nouvelle direction, doutant même qu’il en existe une. Il y a mille autres façons de prendre soin des animaux, et il y en a une qui correspond à des aptitudes très spécifiques pour lesquelles tu as des facilités, il y en a une où tu seras particulièrement utile.
> tu peux TOUT faire, il y a de la place pour tout ce qui te nourrit et te fait vibrer dans ta vie !
> merci d’avoir fait le pas de côté
> merci d’avoir choisi la vie
Je n’avais pas idée de la magie qui m’attendait un peu plus loin sur mon chemin, si j’avais le courage et la force de marcher encore quelques pas, encore quelques années pour voir un paysage complètement différent s’offrir à mes yeux émerveillés.
Je ne savais pas que je remercierai un jour cet échec, pour le cadeau qu’il m’a fait de m’obliger à trouver ma voie d’une façon bien plus vibrante, épanouissante, audacieuse et lumineuse que je n’aurais jamais osé imaginer.
Alors si toi aussi parfois tu es anéanti, perdu, confus, découragé, tu en as le droit ! Seulement n’oublie pas qu’un col difficile à passer peut cacher une terre d’accueil inespérée.
Je suis honorée d’oeuvrer avec l’invisible pour prendre soin du règne animal en interaction avec l’humain. Je suis comblée d’intervenir loin des bistouris et de la chimie, dans la douceur du subtil et des remèdes naturels, avec des résultats tant dans les corps que dans les coeurs que l’on me confie.
J’ai d’autant plus à coeur de transmettre avec passion ce qui m’anime. Plus qu’une discipline, technique ou pratique, la communication animale est un art de ressentir, de se connecter à nos vivantes perceptions et à notre intuition, qui nous rebranchent à nous-même autant qu’au monde qui nous entoure, dans un lien plus intime, conscient et nourrissant que jamais. Je crois profondément qu’on intègre facilement de nouvelles compétences lorsqu’on se sent en sécurité, et que l’enjeu réveille la joie et la magie de notre coeur d’enfant.
Dans tous mes stages, dans toutes mes formations, je tiens à ce que « t’apprendre » soit synonyme de « te rappeler que tu sais déjà ».
Au plaisir de partager ces moments avec toi !
Sarah
