La méditation n’est pas une évasion ;
c’est une rencontre sereine avec la réalité.
La méditation n’est pas une évasion ;
c’est une rencontre sereine avec la réalité.
Thich Nhat Hanh
S’il y a bien une chose que j’ai retenue en apprenant à mon chien à marcher en laisse, c’est que quand la laisse se tend, elle a besoin d’être rallongée. Ainsi le petit compagnon s’habitue à cette sensation sans tension. Avec le temps, il apprend de lui-même à revenir vers moi, en y étant encouragé à chaque fois.
Tirer sur une laisse déjà tendue en espérant que le chien finisse par se rapprocher est peine perdue. Un réflexe mécanique, une illusion de l’éducation, peut-être nécessaire ponctuellement, encore trop véhiculée malheureusement. Car la seule chose qu’on apprend au chien, c’est un jeu humain un peu étrange qui consiste à tirer, gronder, se contrarier. Qu’il associe très rapidement à la normalité. Et auquel il finit par exceller.
Il en va de même de nos journées.
Embarqués par le flot incessant d’informations à traiter, de réponses à donner, de projets à concrétiser, de tout un tas de choses à faire pour « avancer », ce qui au départ était un choix de notre part, nous rend esclave d’une idée, d’un travail, d’une relation. Et nous remplit de tensions.
Un fonctionnement contre nature dans lequel tous, nous excellons.
Sans jamais appuyer sur le bouton d’arrêt, la machine surchauffe, s’emballe. Que notre réaction soit de courir jusqu’à l’épuisement ou de nous braquer en sens inverse, elle génère irrémédiablement des contractions, un stress, une pression. Pression que nous associons, tel le chien borné, à l’idée, au travail, à la relation… Et qui devient la normalité dont nous nous accommodons sans nous écouter jusqu’à n’avoir plus d’autre option que de tomber malade ou de rejeter l’idée, le travail, la relation.
Un simple bouton d’arrêt…
Que nous avons tant de mal à intégrer.
Quand je me tends c’est que j’ai besoin de relâcher.
Quand je me tends c’est que j’ai besoin de relâcher.
Quand je me tends c’est que j’ai besoin de relâcher.
D’une attente, d’un stress ou d’une culpabilité.
Les fêtes de fin d’année peuvent nous connecter autant à l’envie de préparer, d’accueillir, de réunir, de retrouver un peu de tradition et de douceur… qu’à une énergie d’obligations, de contraintes et de douleurs. Les fêtes n’y sont pour rien. Elles seront ce que nous en ferons. Bougies et lampions éclairent juste de leur lumière notre confusion. Offrir par devoir, inviter par convention ? Comment mettre du cœur dans nos actions sans en faire une nouvelle religion ?
Détendre, ce n’est pas ne rien faire.
Mais une condition nécessaire pour renouer avec nos élans sincères.
Pour détourner avec humour ce que je prends d’abord pour une agression. Pour poser des actes justes, avec les bonnes personnes, au bon endroit au bon moment.
Installe-toi confortablement.
Rassure-toi, ça ne prendra qu’un instant.
Assieds-toi, lève-toi, appuie-toi ou étire-toi.
Fais ce qui est bon pour toi.
Oublie tes devoirs.
Détends tes mâchoires.
Décolle ta langue du plafond, laisse redescendre ton menton.
Ralentis ta lecture.
Prends une grande et profonde inspiration.
Accompagne l’air jusqu’au bout de ton expiration.
Ce vent tiède réchauffé par tes poumons
Qui entre et qui sort de ton corps
Sans que tu n’aies à fournir d’effort.
Depuis quand n’y as-tu pas prêté attention ?
Pendant que tu t’agites dans toutes les directions,
Ton souffle n’a jamais cessé de veiller sur toi.
Là… Tu le perçois ?
Ton cœur qui bat.
Prends-le temps de le saluer.
De le remercier.
Pour tout ce qu’il fait pour toi.
Rappelle-toi tout ce qui circule, tout ce qui fourmille en toi.
Oublie la théorie, oublie l’oxygène,
Essaye juste de sentir le sang couler dans tes veines.
Est-ce qu’il y a une zone qui t’appelle ?
Une tension, une émotion ?
Navigue à sa rencontre.
Donne-lui de l’attention.
Ne la brusque pas, ne la juge pas.
Ne lui dis pas de s’en aller.
Elle est comme toi, tu sais.
Elle a juste besoin d’être regardée.
Reste avec elle.
Suis-la si elle se déplace, si elle change de couleur, de texture ou d’intensité.
Reste avec elle.
Sans rien lui demander.
Sans rien commenter.
Pose-toi sur elle avec légèreté.
Comme un papillon prêt à s’envoler.
Qu’est-ce qui te ferait plaisir ?
Prendre un bain, lire quelques pages du livre qui t’attend ?
Regarder un film emmitouflé dans un fauteuil douillet ?
Entendre la voix de cette personne spéciale pour toi ?
Préparer un bon petit plat ?
Ne réfléchis pas trop longtemps.
Fais-le pour toi.
Donne-toi ce temps.
Instant après instant.
Dans la confiance que ce sera beau au prochain tournant.
Sans oublier de profiter de la vue que tu as maintenant.
Sarah Morisse